Extrait du journal
CHRONIQUE PARISIENNE. La pomme de terre, la pomme de terre frite sur tout, est devenue depuis longtemps à Paris la truffe du pauvre, comme le pétrole tend à devenir de plus en plus l’huile de la lampe du prolétaire. Ce principe éclai rant est magnifique, et vraiment la comparaison n'a rien d’outré. La pomme de terre vaut infiniment moins que la truffe, surtout au kilo ; le pétrole, au contrait e, vaut beaucoup moins comme prix et beau coup plus comme effet produit. Je n’ai ici à vanter aucune personnalité ; je n’ai qu’à faire l’éloge de la substance seule, dont l’usage se propage avec une rapidité effrayante pour l’huile. J’en trouve la preuve dans le Moniteur de cette se maine, qui fournit la statisque suivante sur l’exporta tion du pétrole du 1er janvier au 15 novembre pendant les cinq dernières années : 1862 8.900.000 gallons. 1863. 24.500.000 — 1864 30.000.000 — 1865 22.000 000 — 1866 56.000.000 — L’exercice actuel présente un énorme accroissement sur l’année précédente. En 1861, New-York avait été le point de départ de 1,112,476 gallons de pétrole ; en 1866, dans l’espace de dix mois et demi seulement, 29,400,000 gallons ont été expédiés de ce port. Personne n’ignore ce que c’est que le pétrole ; je n’ai donc pas besoin d’entrer dans une définition technique pour le faire connaître ; j’aime mieux dire quelques mots de son histoire pittoresque. Une grande partie de l’huile de pétrole est fournie par l’Amérique septentrionale. Les sources qui la pro duisent sont assurément les plus grandes ressources de richesses connues ; jamais la découverte des mines d’or de la Californie ne produisit une fièvre semblable à celle que fit naître la découverte des régions pétro lifères. Cette région se nomme la Pétrolie; chaque source a uu nom particulier. En France, quand un village se fonde, on construit d’abord une église, puis les mai sons viennent se grouper à l’entour. En Pétrolie, la source remplace l’église, le travail la prière. On découvre une source dans une plaine; quinze jours après, cette plaine a un nom, et compte dix à quinze habitants. Ce terrain, qui naguère valait qua rante francs l’hectare, vaut aujourd’hui plusieurs mil lions ; la fortune sort à jet continu des flancs de la terre. Oil-City (Ta Ville de l’Huile) est située à 96 myriamètres de New-York, dans la partie la plus occiden tale de Pensylvanie; il y existe des puits jaillissants qui rapportent à leurs propriétaires 100,000 fr. par jour! L’aspect du sol est curieux à plus d’un titre ; dans les tranchées taillées dans le roc, les restes pétrifiés d’anciennes forêts apparaissent ; des arbres géants, d’nne époque passée, sont là, accumulés, tels qu’ils tombèrent au jour d’un grand cataclysme....
À propos
L'Éclaireur de l'arrondissmeent de Coulommiers fut lancé en 1848 avec une mission claire : éclairer ses lecteurs des nombreuses et inestimables vertus de la République. En 1852, le journal accueille cependant l'Empire avec le même enthousiasme. Il change de titre en 1892 pour devenir L'Éclaireur de Seine-et-Marne. Renommé Le Petit Seine-et-Marne en 1899, le journal disparaît cependant la même année.
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