Extrait du journal

Coulommiers, le 8 août 1885. Dans notre dernier numéro nous an noncions que la clôture de la session était proche mais que, le Sénat ayant maintenu sa première décision au sujet des remises d’impôt sur les immeubles non loués et n’ayant pas voulu adopter la suppression de l’impôt sur le papier à partir du 1er janvier prochain, la loi de linances aurait à revenir devant la Chambre des Députés. C’est ce qui a eu lieu mercredi. La Chambre a maintenu sa résolution antérieure quant à la sup pression de l’impôt sur le papier mais elle a adopté la décision du Sénat rela tivement aux remises d’impôt foncier sur les immeubles non loués. La fin de la séance de la Chambre a été consacrée à la discussion de la proposition de loi sur les incompatibilités parlementaires. M. Brisson, président du conseil, faisait remarquer que la proposition ne pouvait passer à l’état de loi que s’il n’était apporté aucune modification au texte voté par le Sénat. La Chambre n’ayant pas tenu compte de cet avis et ayant refusé d’accorder l’exception au gouver neur de la Banque de France et à celui du Crédit foncier, la proposition devrait retourner devant le Sénat. Mais la juris prudence parlementaire a consacré en lisage que les propositions de loi éma nées de la Chambre deviennent caduques lorsqu’elles n’ont pas abouti pendant la législature. La Chambre prochaine verra s’il lui convient de remettre la question à l’étude. Dans sa séance de jeudi le Sénat, malgré les efforts de M. Buffet pour créer un conflit entre les deux Chambres, a voté le budget tel qu’il lui avait été renvoyé la veille. Il n’y avait plus qu’à se séparer et lecture a été donnée du décret de clôture. La Chambre, de son côté, s’est réu nie jeudi ; mais simplement pour clore la session. Après la lecture du décret, M. Floquet, président, a adressé une courte allocution à ses collègues, les remerciant de la confiance dont ils l’a vaient honoré et do la bienveillance qu’ils lui avaient témoignée. Il ne m’appartient pas, a-t-il dit ensuite, de faire, à cette heure et dans cette enceinte, une manifestation politique. La nation va juger ses mandataires : j'ai la ferme confiance que de cette nouvelle consul tation populaire la République sortira plus forte encore et mieux armée pour le progrès politique et social (Applaudissements)....