Extrait du journal

Coulommiers, le mardi 11 août 1885. C’est l’accalmie : Vainement M. Cle menceau ira promener aux quatre coins de la France ses rancunes personnelles et ses théories intransigeantes, vaine ment M. Jules Ferry le suivra à la piste de grande ville en grande ville pour rétorquer ses arguments, le public, qui sait qu’il a du temps devant lui, ne se passionnera pas avant l’heure. Il a d’ail leurs besoin d’un peu de tranquillité, le public ; on l’a saturé cette année de dé bats parlementaires,— sans compter les polémiques électorales prématurées — et, soit qu’il achève activement les tra vaux de la moisson ou qu’il commence à goûter le repos des vacances,il éprouve une sorte de quiétude salutaire à ne pas entendre parler politique ou à n’en en tendre parler que le moins possible. Af faire d’une semaine ou deux. Les élec tions sont pour le 4 octobre : un grand mois nous sépare donc encore de la pé riode électorale ; c’est plus qu’il ne faut pour arriver à la constitution de comités réguliers dans les départements où l’on tiendra à observer la discipline républi caine. Au reste, la session des conseils généraux va s’ouvrir lundi prochain et ce n’est guère qu’après cette session que l’on commencera à voir partout se dessiner le mouvement....