Extrait du journal

— Tu ferais bien, peut-être, reprit Mme Chalaye, de voir les personnes auxquelles nous sommes redevables ; dis-leur que nous sommes d’honnêtes gens, que celte gène ne saurait être que momentanée, qu elle n’est due d’ail leurs qu’à des causes involontaires, et qu’avec un peu de temps, nous en sortirons. Le lendemain matin, Raoul se rendit chez les trois ou quatre fournisseurs devenus des créanciers, pour les prier de lui accorder un délai. Tous le reçurent fort mal. — Quand on ne paie pas, lui dit l’un, on ne mange pas, je ne connais que cela. — Mais je vous ai toujours payé régulièrement, et sans les charges de famille qui me sont survenues, nous serions quittes aujourd’hui. — C’est superbe; mais qui vous obligeait à héberger otre tante et ses marmots ? Vous avez pourtant une jolie position, et je n’ai jamais lu dans les journaux qu'aucun architecte ait été mis en faillite. Seulement, vous êtes jeune, et comme dit le proverbe : « Il faut que jeunesse s’amuse ! » — Je vous jure... — Allons donc, un gaillard de vingt-trois ans, bâti comme vous, sans lionne fortune, ce n’est pas supposable. Après tout, vous savez, moi, cela m’est inditférent ; faites Reproduction autorisée pour les journaux qui ont un traité avec la Société des Gens ae lettres....