Extrait du journal

Ce qui importe, ea effet, pour un budget, c’est sa complète exactitude. Il convient qu’il soit préparé dans les ministères et qu’il soit voté par la Chambre à la date la plus rapprochée possible du commencement de l’exercice. S’il y a trop d’intervalle entre le moment où les bureaux du ministère préparent le budget et le moment où celui-ci entre en application, les prévisions de recettes et de dépenses courent le risque d’être fautives; le déficit, par conséquent, a plus de chances de s'introduire. Supposez, un particulier qui voulût en octobre ou novembre 188" arrêter la fixation de ses dépenses et de ses revenus pour l’année 1889. il est évident que cette évaluation faite quinze mois d’avance manquerait de certitude. Un particulier avisé dressera deux ou trois mois à l'avance seulement son plan de dépenses pour l’année future. Les Etats sont obligés de s’y prendre un peu plus tôt. parce qu’ils ont une machine plus compliquée et que rétablissement de leurs comptes de prévision est, d’ailleurs, soumis à bien des contrôles et des votes successifs qui prennent du temps. Néanmoins, la présentation du budget quatorze ou quinze mois avant l’exercice c’est-à-dire en octobre ou novembre 1887 pour l’année 1889, entraîne des prévisions à beaucoup trop longue échéance et par conséquent trop incertaines....