Extrait du journal

Les Guêpes Sociales DÉCLARATION DU GOUVERNEMENT (ier Juillet 1911) » Asseoir solidement les budgets: endi guer le flot grandissant des dépensés pu bliques; armer puissamment le contrôle indispensable des crédits; faire en sorte que les représentants du peuple puissent être assurés que les deniers prélevés sur la fortune ou le labeur des contribuables soient utilement employés jusqu'au der nier centime... C'est la tâche patiente de chaque jour, c’est selon lu façon dont on s’en acquitte que le pays travaille, respire et vit. Le gouvernement, messieurs, n’en négligera rien ». Taisez-vous, farceurs, il y a si long temps que nous avons entendu ces mots sonores et ces phrases pompeuses, qu’el les produisent sur notre ternpéramment le même effet que le marteau d'une horloge marquant les heures de la nuit. « Asseoir solidement notre budget? » Mais le malheureux, comment voulez-vous qu'il fasse autrement: il a reçu tant de coups de massue qu’il serait bien incapa ble de rester deux minutes debout! « Armer puissamment le contrôle in dispensable des crédits ». Vous en êtes incapables, car vous n’exigez pas de ces fameux surveillants, un travail soutenu et un contrôle sévère. Vous ne ferez pas mieux que vos prédécesseurs, qui ont cru, eux aussi, voir réaliser toutes ces bonnes pensées. « Faire en sorte que les élus s'assurent que notre « galette » soit bien dépensée jusqu’au dernier centime ». Pourquoi tout dépenser jusqu'au dernier sou ? Pourquoi tout manger ? Pourquoi, lorsqu'un crédit n’a pas été entièrement dépensé, ne fait-on pas un report? Parce que, me direz-vous, on s’intéres se mieux aux rapports qu'aux reports? C'est exact: et l'époque n'est pas très éloignée où sur le frontispice de nos Cais ses Publiques on pourra inscrire ces mots: « Maison de Rapport gouvernementale ». ou <( Caisse de la Bêtise humaine » et si c'est selon la façon dont on s’en acquitte que le pays travaille, respire et vit. nous pouvons dire que les ministres précédents s'en sont fort mal acquittés, et jusqu'à preuve du contraire, je crains bien que» celui-ci ne fusse de même. Mais nous vivons dans l'espérance de puis si longtemps que nous pouvons bien ouvrir un petit crédit d’espoir à ce bon Al. Caillaux. C’est tout ce que nous pouvons lui ou vrir, puisque le fisc se charge lui-même de nous ouvrir le reste. Et comment! FRED....