Extrait du journal

LA PERTE DE LA RAISON? Sil était besoin de preuve que le détraquement gagne peu à peu toutes les parties de la planète, L suffirait de contempler ce qui se passe en Angleterre pour l'or. Voilà un pays qui, autant qu'on sache, n'a jamais été un pays de laboureurs ou de. pâtres c'est, avant tout, un pays de marchands et de banquiers, qui avait fait de sa capitale le grand centre financier et monétaire du globe. Il semblait donc qu'il ne dût rien ignorer de ce qui touche à la technique de la monnaie et de la finance. Eh bien 1 il n'en va nullement de la sorte. Et, depuis qu'une crise monétaire et flnancière s'est abattue sur lui, il ne se passe pas de jour où ses techniciens ne profèrent quelque énormité dépassant la coutumière mesure de la sottise générale. C'est ainsi que, l'autre jour, un des plus authentiques experts britanniques, Sir H. Strakosch, écrivait le plus sérieusement du monde dans YEconomist «La crise actuelle n'est due ni à la surproduction ni la sous-consommation elle résulte de la hausse de l'or: Donc, personne en Amérique ou en Europe n'a trop produit et personne n'y achète moins c'est simplement le métal jaune servant à la vente ou à l'achat qui s'est raréfié. Donc, la livre sterling n'a pas baissé c'est l'or qui a haussé. On pourrait aussi bien soutenir que, lorsque le paquebot quitte Douvres à destination de Calais, il ne bouge pas c'est l'Angleterre qui s'éloigne de lui'et c'est la France qui s'en approche. Quelle puérilité...