Extrait du journal

Le passé qui renaît avec l'hiver L’hiver doit être plein d’enseignements j pour le progrès, il nous a révélé, en effet, au cours de ce dernier mois, que l’autobus, par exemple, ne présentait pas tant d’avantages que cela spr le vieux fiacre dont le moteur, lui, ne gèle pas. U nous a rappelé aussi qu’a vec les chandelles nous n’avions pas de courtcircuits à craindre et que, en allant tirer de l’eau à la fontaine, on se mettait à l’abri des canalisations qui éclatent. A ces vieux usages, auxquels nous avons eu recours, s’ajoute la réapparition d’un petit métier des plus pittoresques : celui de porteur d'eau. Ces jours-ci, en effet, on pouvait voir ■'t Lunéville deux hommes chargés de seaux remplis d’eau qu’ils vendaient. Cela nous rappelle le célèbre porteur d’eau parisien. Les récits contemporains nous le dé crivent comme un personnage d’assez piètre réputation, préférant à l’eau qu’il servait le gros vin de la taverne voisine. Des estampes nous le représentent avec des chausses tom bant en lambeaux et un habit rapiécé. C’était un pauvre diable qui gagnait péniblement sa vie, allant par les rues en chantant son refrain mélancolique : A curer les puits, C’est peu de pratique. La gaigne est petite, Plus gagner je ne puis I Avec son crochet, son harpon, son seau et sa corde, il offrait ail besoin de rendre les puits de la ville « clairs comme fontaines ». Il est vrai qu’au point do vue « clareté », les fontaines laissaient aussi fort à désirer. AJAX....