Extrait du journal

L école du bavardage L'Amérique avait organisé dernièrement, on s’en souvient peut-être, un concours inter national d’éloquence. Lh France s’était abste nue. Peut-être entendait-elle par là manifester son mécontentement de voir l’art oratoire se déplacer du pays qui l’avait fait naître et où il s’était développé à un si haut point. Mais elle ne pouvait cependant rester sur cet af front. Aujourd'hui, elle peut se vanter d’avoir trouvé mieux, beaucoup mieux qu’un con cours ; elle vient, en effet, de créer une école. Oui, une école où l'on formera des orateurs et des candidats aux élections Questionnés sur cette fondation, plusieurs députés ont répondu le plus sérieusement du monde qu’ils ne croyaient guère à son utilité. Voilà, certes, un avis qui mérite d’être rete nu. Les orateurs de la Chambre savent mieux que quiconque s’il est besoin de passer par une école pour avoir du succès à la tribune. D’ailleurs, la meilleure école n ‘est-elle point précisément le Parlement ? Fvidcmment, tout le monde n’v entre pas ; s’il y a beaucoup d'appelés, il y a peu d’élus, c’est vraiment le cas de le dire. Quoi qu’il en soit, l'école va ouvrir ses por tes. F.lle ne tardera sans doute pas à ies fer mer devant l'affluence des élèves. I,e métier est bon, paraît-il. Ne dit-on pas.d'ailleurs, que la parole est d’argent ? Par ces temps de vie chère, on aurait tort de ne pas en profiter. AJAX....