Extrait du journal

journée d'un citoyen dans la Russie des So viets. » LES AVATARS D'UN CONDAMNE A MORT — Quand la révolution éclata, je fus dé claré suspect comme Français et condamné sommairement a mort. Je pris la fuite. Quelques temps après, à la suite tic trou bles, on envoyait de Moscou, dans la ville que j habitais, ch* nouveaux commissaires. « Ceux-ci, qui étaient des gens justes et travailleurs voulurent réorganiser l'admi nistration de la région. Malheureusement, pendant les derniers troubles, le parti rouge avait connu ie l’erreur de tuer tous les intellectuels. Des femmes quasi illet trées, des ouvriers de bonne volonté s'effor çaient bien de les remplacer. Mais tout ce qu’ils savaient faire, c’était de se promener, avec une fierté d’enfant, en portant sous lu bras une grosse serviette de professeur. « On me dit: « — Nous passons l’éponge sur votre passé. «» — Mais je n’ai rien fait. « — Peu importe. Vous êtes nommé, pour « la région, chef du service diplomatique « et contrôleur des monuments publics. » « J’eus beau m’excuser, on me fit com prendre que je ne pouvais me dérober, que je devais, comme tout le monde, ma journée de travail. LE TRAVAIL FORCE « Tout le monde, en effet, doit travailler. Le fait d'être sans travail est un délit. Mais Ton peut choisir son métier. Un juge, de mes amis, qui mourait de faim avec 7.000 roubles par mois, s’est fait charretier et gagne 25.000 roubles par jour. — Il n’y a donc plus de juges î {Lira la suite en deuxième page)...