Extrait du journal

de bonne humeur que M. Etcheparre narrant la ruine de sa famille qui, de Panama en fonds russes et, de là, en emprunts de la victoire troqués au mauvais moment contre des valeurs à change, a fini par n’avoir plus que la moitié de la moitité de la moitié de la moitié de ce qu elle possédait avant ces placements de père de famille. La profession très libérale qu’il a choisie lui assure I aisance. Il a sa cinq-chevaux qu il va bientôt changer contre une dix ; ce n’est pas qu il en soit mécontent, elle ne roule pas mal, seulement, vous comprenez, on ne peut pas y emporter beaucoup. M. Henry Bosc n est pas moins amusant, quand Michel sort du cabinet de toilette, par son flegme de Boubouroehe conscient et philosophe. M. Pierre Labry donne la carrure et l’accent faubourien qu’il fallait à un marinier de Paris. Quant à M. René Rocher, ce n’est pas sans motif que la jeune imprudente, après l’avoir interrogé, l’avoue le plus dangereux des trois. Car il a su composer, du chapeau de paille aux souliers plats, et par la timidité du geste autant que le tremblement de la voix, une touchante figure de petit employé, troublé dans son bonheur modeste, entre sa femme et sa petite fille, par une aventure qu’il ne quitte qu’à regret, sa chant bien que l’occasion ne se retrouvera plus, et pareil à un captif qui regagne sa prison. Je dois à M. Rocher un des meilleurs souvenirs de ma carrière intermittente d’auteur drama tique. Nous avons fait nos débuts au théâtre, qui était le Théâtre des Arts, le même jour et dans le même ouvrage, et je sais ce que j’ai dû alors à sa noblesse délicate ainsi qu’à la grâce touchante, à ses côtes, de la pauvre Cécile Guy on. C’est pourquoi je n’ai cessé de...