Extrait du journal
C’est Bichat, je crois, qui avait défini la vie, — je cite de mémoire, — « l’ensemble des forces qui résistent à la mort ». C’est bien cela, et, en dépit de l’amélioration des barèmes des compagnies d'assurances sur la vie, c'e-.t un véritable travail que de re tarder la nécessaire échéance : C'est la mort qui console, hélas ! et qui \fait vivre. C'est le but de la vie et c'est le seul espoir... chantait déjà Baudelaire en pensant aux pauvres. Cela peut, d’ailleurs s'appliquer aussi bien aux riches. Seulement, ceux-ci aveuglés et abrutis par leur argent y son gent peut-être moins. A chaque pas, et dès l’heure de la nais sance nous sommes guettés par cette vieille amie de toujours, au sens le plus perpétuel du mot. Maladies, accidents, usure normale et quotidienne, de temps en temps, un fléau d’ordre général, guerre ou choléra, ah ! certes « rester vivant » n’est pas, en ces temps-ci, une sinécure Je l’entends sur le plan physique, c’est-à-dire du point de vue essentiel, ou du moins, déterminant, car... mais inutile d’enfoncer une porte ou verte ! M. Henri Petit s’est attaqué au même problème, mais en se plaçant sur le plan moral et, sous ce titre : Un homme veut rester vivant, il a écrit un très curieux et remarquable ouvrage qui a dû ou qui aurait dû recevoir le meilleur accueil 'de la part de la critique. Ce n’est pas si souvent que les écrivains contemporains quittent les or nières du roman adultérin ou policier pour s’élever à la vraie critique des mœurs. M. Henri Petit qui est encore jeune : il nous confie lui-même avoir environ trente-cinq ans, a consacré une quinzaine de journées, — son récit s’étend du 6 au 23 août 1934, — à s’analyser sur un cas particulier — que je suppose être son cas personnel — celui d'un jeune fonctionnaire, victime « d’une existence qui abaisse » et entend réserver ses droits à la vie, à la beauté et, pour ce faire, tenter de réaliser une œuvre. Le récit de M Petit qui n’est pas un ro man, qui n’est même pas une autobiogra phie au développement chronologique ne...
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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