Extrait du journal

Le gouvernement du parti natio nal (1) a entrepris une vaste enquête sur les monastères et les associations religieuses de la Chine. 11 suit en cela l’exemple des anciennes dynasties qui, à peu d’exceptions près, ont toujours pratiqué ce que nous appellerions une politique anticléricale. Mais la morale de la Chine est essentiellement laïque. Les cérémonies, dans les temples de Confucius, n’ont jamais été, comme les Jésuites l’ont bien vu, qu’un hommage à sa mémoire. Elles n’étaient pas ac complies par un college de prêtres, mais par les magistrats en exercice. Que l’on mette aujourd’hui Sun Yatsen à la place de Confucius, je n’y vois aucun inconvénient, pourvu que l’on prenne le soin de remarquer, comme je l’ai fait ici-même, que Sun Yat-sen est le Confucius de la Chine moderne, qu’il n’a pas eu d’autre but que d appliquer à des besoins nouveaux des principes immuables, et qu’on fasse lire aux étudiants les pages admirables, que j’ai citées, où il recommande les anciennes vertus, l’étude du passé. Le gouvernement de Nankin a cons cience de la tâche qui lui incombe. Ce qu’il a fait déjà pour la reconstruction de la Chine est remarquable, si on tient compte des circonstances, et donne une idée de ce qu’il pourra faire, quand il aura la paix. Mes amis chinois me feront observer ici qu’il vaudrait mieux dire ; « Quand on le laissera en paix. » 11 est vrai que toutes les puissances n’ont pas un égal intérêt à ce que la Chine trouve de sitôt l’union qui fait la force. Mais, à toute maladie contagieuse il faut à la* fois des germes et un terrain. Si certains germes sont importés, c’est la Chine qui fournit le terrain. Si quelques fac...