Extrait du journal

L'arrivée au pouvoir d'un cabinet d union nationale en Yougoslavie a rendu beaucoup plus tendus les rapports entre Rome et Belgrade. 11 semble, aux dernières nouvelles, que le gouvernement fasciste n'est nullement disposé à la conciliation et qu'il n'entend procéder à aucune révision du traité de Tirana. Comme, d'autre part, M. Mussolini ne veut pas entencke parler d une intervention de la S. D. N., à moins qu’on ne lui garantisse une sentence favorable, il devient évident que les chances de solution amiable diminuent de jour en jour. En pareil cas, quel est le rôle de la France > Donner des conseils de modération aux deux partenaires !... Elle s’est déjà appliquée à le faire, avec succès à Belgrade, sans succès à Rome. Le « duce » poursuit un plan longuement mûri, et il paraît compter sur l’appui occulte de Londres. La clef de la situation serait donc non dans le tiroir de M. Briand, mais dans celui de M. Chamberlain. C’est pour cela qu’il nous apparaît que, si l’on tient à obtenir un accord, ce n est pas à Rome ni à Genève qu’il faut en aller chercher la formule. C’est de l’entente ou de la nonentente du cabinet de Paris et du cabinet de Saint-James que dépend le règlement pacifique ou violent de l’affaire italo-yougoslave. Gabriel CUDENET....