Extrait du journal
M. de Paris — entre parenthèses, un re jeton de la Bavière — prend sa retraite. Il parait que le Bourreau qui s’en va a te cœur sensible et qu'il est de mœurs patriar cales. On lit dans « Le dernier jour d’un con damné » : u L'exécuteur s’est mis à couper le col de ma chemise. J’ai laissé échapper un rugisse ment. Sa main a tremblé. — « Monsieur, m’a-t-il dit, pardon ! Estce que je vous ai fait mal ? Ces bourreaux sont des hommes très doux. » Ils le sont. M. Deibler l’est. C’est entendu. D’ailleurs, sans intérêt. Je crois que MM. Joseph de Maistre et de Bonald regretter «lient un portrait si édul coré du Bourreau. Le Bourreau « n’est pas un criminel. Ce pendant, nul éloge moral ne peut lui con venir ; car tous supposent des rapports avec les hommes, et il n’en a point. » J'entends où le philosophe des Soirées de Saint-Pétersbourg conduit l’argument. Pour que l'exécuteur des hautes œuvres puisse exister dans la famille humaine, il faut un décret de Dieu, « un Fiat de la puissance cicatrice. » F.t si c’était le coït traire ? R y aura bientôt cinquante ans, je voya geais avec ma mère. Dans notre comparti ment, se trouvait un homme doux et socia ble, jusqu'à se montrer plein de petites at testions et d'enchaîner la causerie. La nuit tomba. Le voyageur descendit à une station et, comme ma mère le remerciait dj ses obligeances, lui demandait son nom, il sourit curieusement, et murmura : « Je suis M. de Paris. » • Sur quoi, il salua, ferma la portière, et le train repartit, moi tout interdit de lire sur la pâleur du visage maternel, une horreur, une répulsion innommables. Plus tard, nous en discutions souvent, ma chère mère et nous. « Je pense, disait-elle, que ce n'était qu un mauvais plaisant. Mais, s il a dit vrai, j ai cru voir la contrefaçon de Dieu. * Il me semble que l’âme pieuse avait rai son contre I’ rgument r«!actionnaire. R. DE MARMANOE....
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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