Extrait du journal
Notre grand conjrère le Temps écrivait hier ces phrases remarquables qui témoignent d une belle hauteur de vues, d une réelle élévation de pensée : u II faut, notait-il, pour les hommes et pour les partis qui collaborent au redressement na tional une certaine abnégation. Il leur faut s épurer eux-mêmes s’il est nécessaire. Dans la recherche de la justice — et nous songeons ici à l’affaire Prince déformée trop souvent par des considérations partisanes — il leur faut s’abstraire de toute arrière-pensée trop humaine, trop personnelle. » Le Temps, écrivant de la sorte, exprime sans aucun doute le sentiment de l’opinion publique française. Et nous n’avens jamais cessé de pen ser comme lui. Nous avons toujours dit qu’il fallait, dans cette malheureuse affaire Prince, être animé d’une seule préoccupation, être guidé par un seul souci, celui de la recherche de la vérité. Et nous devons ici rendre cet hommage au gouvernement qui a demandé à la police judiciaire un rapport complet sur l’af faire, rapport dont nous avons eu hier une ana lyse très objective, qu’il n’a jamais été coupa ble « d’aucune négligence endormie et encore moins d’une tentative d’étouffement ». Il veut la vérité ; il veut la justice et il le prouve. Mais parce que ce rapport établit que la per sonne ayant acheté dans un bazar le fameux couteau de chasse ressemblait étonnamment au malheureux conseiller, parce qu’il révèle que celui-ci portait non une serviette susceptible de renfermer des documents mais un rouleau à mu sique, parce qu il nous apprend que la mère de Mme Prince s’est écriée : « Albert s’est jetc sous un train / » parce qu’il conclut notamment à l'impossibilité du crime politique, voilà que d’aucuns s’indignent, voilà qu’ils crient à la machination, alors qu’il y a deux jours à peine ils mettaient M. Chéron au défi de publier ce fameux rapport. Ah ! vraiment ! cela est fort grave. Parce qu’un document rédigé par des homn*cs de bonne foi et qui savent, parce qu’un rapport écrit sans autre passion que celle de la vérité, ôte tout fondement aux monstrueuses accusations lancées contre des hommes comme Chautempi ou comme Pressard, on va crier à l’imposture, aux ragots I Mais qui donc ici a peur de la vérité ? Qui donc cherche l’étouffement ? Qui donc excite les passions ? Qui donc veut arrêter l’enquête ? Qui donc gêne-t-elle ? Non, c’en est assez ! Le pays veut la vérité. U veut la justice. Il entend quelle soit placée au-dessus de tout et particulièrement au-dessus des haines politiques. Nous, dans ce journal, nous n’avens jamais calomnié personne, nous n’avons jamais sali qui que ce soit et nous réclamons avec énergie, avec violence qu’il ne soit permis à quiconque de faire obstacle à la vérité, à la justice. Et nous le demandons au nom du pays, dans l’intérêt du pays, qui ne se nourrit f>as de basses, d’abjectes ca- LWjÉ | lomnies. mJU...
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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