Extrait du journal

Nos visiteurs que Fondée ou la neige, en cette fin d’hiver capricieux, surprennent en tre deux éclaircies ensoleillées, ne manquent pas de refuges où jouir de la beauté. Les musées de Lyon sont nombreux et différents, qui les sollicitent. Mais j’aimerais les voir diriger leurs pas vers une exposition qui leur livrerait le meilleur du secret de notre âme. La cité a, pour quelques jours, mis à l’honneur un de ses enfants adoptifs à qui elle doit une partie de son lustre. J’ajoute qu’il n’est pas un Français qui ne gagnerait à mieux connaître ce Philippe de l.asalle dont un de ses contemporains a dit : Précieux à l'Etat, utile à sa patrie, Chéri par ses bienfaits et par sa probité, Il porta sur les arts le flambeau du génie Et sut les enrichir de son activité. Nous avons dans nos anthologies des vers dont la cadence l’emporte. Qu’on me per mette toutefois de trouver excellents ceuxci pour ce qu’ils contiennent. L’hommage rendu au talent, au labeur et au caractère d’un des nôtres enrichit notre patrimoine. Quiconque exalte la vertu, en ces jours cù l'on dresse comme un piédestal au crime, mérite notre reconnaissance. Philippe de l.asalle naquit dans les pre mières années du siècle dix-huitième dont il devait manifester le charme, à Seyssel, dans le Bugcy, pays de bon vin et de bonnes gens. Son père avait une charge dans les finances, — je crois que nous dirions simplement au jourd’hui qu’il était percepteur. Il eut une jeunesse campagnarde sur une belle terre qui lui mit au cour pour le reste de sa vie l’amour de la nature. Aux temps de Rousseau, c’était assez à la mode. Pour Philippe de Lasalle, ce fut plus que cela. Toute une oeuvre sincère, abondan te et magnifique en est sortie....