Extrait du journal

tits spéculateurs sans grandes réserves, pouvaient-ils suivre un pareil mouvement 7 — La spéculation n été facilitée à Paris d’une façon merveilleuse par le comptant différé, autrement dit par une liquidation, dite liquidation des commis, qui s’opère tous les 10 de chaque mois — méthode issue de lu guerre et inusitée auparavant. « Un spéculateur en déposant par exemple une somme de 10.000 francs, pouvait ache ter sans en prendre livraison,, entre 50 cl 100.000 francs de titres. Tous les 10 du mois; ! il liquidait sa position, et la hausse étant presque constante empochait ou réglait la différence, puis repartait à nouveau. Quant à l'intermédiaire il n’y perdait rien. La déconfiture — Il y a dû avoir dans ces conditions, avec une baisse aussi sensible des devises étrangères, quelques dégringolades ? — Parfaitement. Cest à l’heure actuelle non pas un petit lessivage au savon de Mar seille, mais une lessive complète, à l’eau de Javel. Toutes les valeurs ayant baissé, toute cette nuée de petits spéculateurs a été obligée de liquider malgré elle. On les a forcé à prendre livraison de leurs titres et comme ils n’ont pas les sommes élevées que ces titreia représentent (*>n elle certains com mis de petites maisons ayant jusqu'à I mil lion de litres), c'est la vente fôrcéc, d>ù la, panique et la déconfiture. « Mais ne croyez pas que tout soit perdu ur tous : les gros capitalistes achètent à n compte la position des petits qu’on re jette par-dessus bord et attendent que les spéculateurs reviennent à meilleure fortune ou que d’autres les remplacent pour leur re passer ces mêmes titres à des cours faisant le maximum. En attendant, on évalue les différences en Bourse à la minime somme de 60 à 70 millions, dont une partie ne sera peut-être pas payée, car, paratt-il, ceux qui avaient si facilement gagné de l’argent se sont empressés de le dépenser de la même façon en achetant de superbes limousines et menant grand train par ces temps*de vie chère. — Et il n’y a pas de sanctions, deman dons-nous en terminant ? — Aucune ! ils sont couverts par la loi et puis c'est la règle de l’offre et de la deman de... à moins que !... Mais ce ne sont pas des solutions françaises 1 » — R.-L. MILL1ARDET....