Extrait du journal

Le$ Romains de la bonne époque — de , la Décadence — avaient raison. Leur for mule de gouvernement était simple : a Du pain et des jeux . » Après eux, la fin du vieux monde. La main passe à Byzance. Mais, ils avaient vécu. Et quelle est la prin ripale préoccupation des nations? Vivre- Au jourd'hui seul, importe. Demain sera ce que le Destin le fera. Voilà saine philosophie. Durant que le peuple s’amuse ou muse aux champs, champs de blé ou champs de course, il n'agite point les problèmes écono miques. Il cueille la marguerite, l’effeuille, et travaille à la grande question de la repo pulation un peu plus que tous les messieurs des Sciences morales que J.-L. Breton par que dans des commissions. Il revient à la G rond’ville, le soir, les souliers poussiéreux, les bras chargés de fleurs, et les filles, un peu lasses, ont les yeux brillants de souvenirs. Les courses de chevaux, fussent-elles au trot, sont excellentes éducatrices de la mul titude. Il n est rien d’aussi beau qu’un des trier, le cou allongé, avec un petit singe à casaque sur l’échine : vision de beauté. Le pesage à vingt-cinq francs fréquenté par les émigrés de la pelouse incite chacun au noble jeu de l’argent, développe le sens des affai res rapides, enseigne que dans une Société bien organisée, même de courses, le moindre parieur peut accéder à une apparence de fortune. Mon âme déborde de joie en lisant les additions du pari mutuel et le chiffre des en trées à Longchamp. Le succès de la corrida aux arènes de Nîmes déchaîne mon enthousiasme. Sept taureaux ont été mis à mort; on offrit le plus dru à la ville. Des places furent acquises, moyennant mille francs. Un peuple immense ne pouvant entrer dans le vieux cirque glo rieux élevait sa clameur dans le soleil, et mêlait ses cris à ceux des spectateurs. Ainsi, les jeux romains sont honorés. Quant au pain, la récolte en Beauce est opulente....