Extrait du journal

Les partis de gauche ont commis de lourdes fautes avant et pendant la guerre. Le parti radical n'a pas eu la volonté de s’affirmer. Il a laissé faire. Manquant de doctrine politique et économique, après ses luttes contre le cléricalisme, épuisé, il s’est effiloché et a perdu peu à peu l’autorité et ; la confiance que lui avait données la masse républicaine du pays. Le parti socialiste unifié, de son côté, hypnotisé par le sophisme social de la lutte ! des classes et de la dictature du prolétariat, a coupé imprudemment les fronts avec le ! reste de la démocratie, avec celle qui ne consent point à voir le sauveur dans le communisme allemand ou le bolchevisme russe. La motion Bracke a achevé la cas sure..., à la grande joie des gens d’Eglise et des gens de Haute-Banque. Le « Bloc national », au moment des élections, s’est formé, comme automatiquement, sous l’in fluence de la peur et la défense des intérêts d’une bourgeoisie égoïste qui n’a pas su com prendre davantage la guerre que l’aprèsguerre. De là est sortie la Chambre réactionnaire et nationaliste (je ne dis pas nationale) que nous a donnée la décevante représentation proportionnelle. Nous avons été quelques-uns à penser que la guerre verrait la fin de l’esprit impé rialiste et la fin du militarisme. Hélas ! Il apparaît bien que la guerre n’a rien changé, ni l’ignorance ni les passions des hommes... Nous descendons la pente fatale où péris sent toutes les libertés, et le pays de Vol taire et de Diderot est menacé de descendre j à Canossa. Voilà où nous en sommes. Pouvons-nous arrêter ce mouvement en arrière, ce mouve...