Extrait du journal

La victoire polonaise apporte avec elle la solution de l’énigme bolcheviste. Une fois de plus l’intervention de la technique militaire française a dénoué la crise mon diale. Une fois de plus l’histoire enregistrera la loyauté de la parole de France. L’histoire pourra discuter sur l’immensité du sacrifice français pendant la guerre et sur le néant de notre récompense, elle ne discutera ni notre supériorité militaire ni notre fidélité à nos alliances. Demain !... — Ce mot si plein d’espé rance pour les vaincus, si menaçant pour les vainqueurs — ne vaut que par l’ensei gnement de l’histoire. L’historien n’est point celui qui dissèque au microscope la précision chronologique, mais bien celui qui dégage des faits leur philosophie. Ceux qui, commentant la politique des générations qui nous ont précédés détermi nent autant par la déduction que par l’in tuition les directives de l’action de demain, sont seuls qualifiés pour préparer l’avenir de leur patrie. Malheureusement, trop souvent, nos ba tailles de courtoisie diplomatique ne sont guidées que par la recherche d’avantages personnels pour ceux qui sont appelés à orienter notre politique extérieure. Si les alliés vainqueurs pouvaient libre ment méditer sur les enseignements de l’histoire, les divergences d’interprétation qui ont dernièrement affaibli le traité de paix ne se seraient point produites. Les victoires — c’est hélas ! le mot ridi cule et dangereux dont on se sert pour ai guiser des succès personnels de détail — diplomatiques se traduisent, trop souvent...