Extrait du journal

Allez donc nier l’importance de l’action électorale après des séances comme celle de mercredi ! 11 a suffi d’une élection pour mettre le ministère à deux doigts de sa chute et le Bloc national à son point de rupture. Les grèves de mai, la C. G. T., 1 ambassade du Vatican, toutes les décep tions de la paix et les angoisses de la poli tique extérieure n’avaient pas menacé sé rieusement sa solidité. Quelques milliers de voix d’électeurs paysans, installant le socialisme dans le propre département du président du conseil, ont suffi pour ouvrir cette crise ; car la crise est ouverte, et elle ne se dénouera que par une orientation nette dans un sens ou dans l’autre. Et c’est logique, car tout indice d’une majorité qui décline ou qui se forme est la grande af faire en démocratie, où, finalement, tout se résout par la conquête de la majorité. Ah ? mes camarades, qui rêvez d’action illégale, absurde et impossible dans ce pays pénétré jusque dans ses moelles du goût et de la pratique de la démocratie, que ne massez-vous vos efforts pour conquérir celleci ! Ce serait si aisé dans le désarroi des partis, dont les séances d’avant-hier ont porté témoignage. En Lot-et-Garonne, gain de plusieurs milliers de voix pour le socialisme, parce que le socialisme y est apparu sous sa for me traditionnelle d’opposition démocratique contre la réaction. Il est possible que de main le citoyen Jean Renaud vote contre nous l’adhésion à la IIIe Internationale : la politique des scctions.des fédérations et des congrès, n’est pas toujours semblable à celle des élections: peu m’importe ! Ce que le corps électoral a sanctionné, la raison de cette victoire, qui a si profondément trou blé la quiétude de nos maîtres, c’est une campagne socialiste, fort pareille à celle qui, tous plus ou moins, nous a fait élire au 16 novembre 1919. Les lectures de Compère-Morel sont sur ce point décisives. Au contraire, dans le IV* arrondisse ment de Paris où, il y a un an, Maurin ser rait le candidat du Bloc à quelques voix, re...