Extrait du journal

LE SOLEIL DES PETITS ut Une belle œuvre sociale Nos lecteurs connaissent l orphelinat des P. T. T. Nous leur avons déjà parlé de cette grande maison claire et simple d Arcueil-Cachan. où les entants des employés des Postes et I élégraphes, disparus en accomplissant leur devoir, reçoivent à la fois l’instruction et l éducation. Il arrive, trop souvent, que de telles œuvres se présentent à ceux qui en sont les bénéficiaires sous un jour austère. L’enfant sent trop qu il n’est là qu’un égaré, n ayant pour droit que le droit d accepter, modestement, la chanté au» lui est faite. Rien de pareil à Arcueil. L orphelinat n’est pas pour les petits une aumône, mais un ac cueil. On n’a pas créé là-bas une atmosphère administrative, mais une atmosphère familiale. L’élève est enveloppé de sollicitude. On cher che à lui faire oublier qu au dehors le papa ne l’attendra plus !... Toute cette jeunesse a, d ailleurs, un ange | gardien qui se nomme Mme Pasquet. Mme Pasquet entoure ceux qu’elle appelle j <( ses petits » de cette tendresse charmante à I la fois discrète et active, qui crée les ambiances heureuses. Tout au fond des yeux noirs de la « Présidente », des yeux où le Midi a laissé «on charme, apparaît cette lumière qui. selon la parole du poète Se divise et demeure entière Ainsi que l’amour maternel. Les « petits » sont joyeux à Arcueil ! Dans cet orphelinat, les âmes, au moins, ne sont pas orphelines, car d autres âmes sont là constamment pour continuer la mission des âmes envolées. Notre directeur, M. le sénateur Louis Pas quet, est, il faut bien le dire, l auteur de cette entreprise de bonté et de fraternité sociale. La réalisation qu’il a inspirée est une des plus rapides et des plus parfaites que nous ayons connues. Terrain, construction, personnel, école, orga nisation sportive, enseignement technique, tout cela est apparu comme sous le pouvoir d une baguette de magicien. M. Pasquet ne s’est pas borné au surplus, à créer. L’ancien directeur général des Postes a tenu à rester aussi l'animateur de I œuvre qui était son fait. Hier, encore, il se rendait à Arcueil pour présider, en compagnie de Mme Pasquet, la distribution des « œufs de Pâques ». Tombola, peur grandes personnes et pour enfants, avec quatre-vingts lots de choix, concert où brilla le talent du jeune ténor Jean Sorbier, dont la maîtrise s’affirme chaque jour, rien n’a manqué à cette fête. Il y eut, nous a-t-on dit, quatre mille billets distribués pour la tombola, et d’heureux gagnants sont partis, ayant sous le bras des tableaux aux signatures notoires !... Voilà un spectacle réconfortant et qui repose, par ce beau dimanche de printemps, des jeux complexes et florentins de la politique !... Gabriel CUOENET...