Extrait du journal

AU FIL DES JOURS DÉMOCRATIE PE PRINCE Au temps de notre enfance, alors que les rentes de fées berçaient notre imagination ardente, les princes épousaient des bergères. Et nous étions émerveillés parce que nous nous représentions les princes jeunes et beaux avec de somptueux habits d’or et les bergères humbles et bien pauvres. Depuis ce temps, les événements nous ont démontré combien étaient charmantes nos illusions et surtout comment elles étaient contraires à la réalité. Mais si les princes n’épousent pas des nor gères, certains d’entre eux ont quelquefois des goûts modestes. On nous annonce que le prince Olaf de Norvège, qui vient d’épouser « par amour » la princesse Martha, voudrai» bien vivre un peu la vie de ses sujets. L’éti quette de la cour ne lui convient pas ; on lui offre un palais, il désire une chaumière. Il irait même, si le protocole l’exige, jusqu’à prendre un appartement de trois pièces, mais ;as plus. Quant au personnel domestique, il le ré duit à sa plus simple expression : une bonne à tout faire pour que Martha ne soit pas obligée de faire elle-même la cuisine. Mais elle fera les commissions. Le prince Olaf ne veut pas que l’on fasse danser l’anse de son panier ; il est économe et ne veut pas passer pour une poire. On a beau être prince, on a sa fierté* tout de mémo. Il est décidé à écarter toutes les « raisons d’Etat » fHMir arriver à ce qu'il désire. Il veut être libre de déjeuner sur l’herbe quand l’envie lui en prend ou jouer au bilboquet à la foire, il ira jusqu’au bout et, s’il le faut, il criera devant les fenêtres du palais du ro* son père : «< Vive la République ! » AJAX....