Extrait du journal

Les Parisiens ont reçu ces jours-ci un joli petit cadeau de leur Conseil municipal : les droits d’octroi ont été augmentés, et sérieuse ment. Notre doux Conseil, dont la majorité est conservatrice, a ses méthodes financières ; il dé pense largement et se soucie de l équilibre du budget comme un poisson d’une pomme. Mais il faut combler le déficit / On augmente les impôts. Cette fois, c’était le tour de l’octroi. Le prix de la vie en est augmenté. Peu im porte à c es messieurs. Les consommateurs en jugent d’autre sorte. Les uns gémissent, en attendant les prochaines élections, qui leur permettront de ramener au Conseil une majorité de gauche ; d’autres se rappellent qu’une campagne a été menée jadis contre la suppression des octrois. Une ligue avait même été fondée qui n’est peut-être pas tout à fait morte. Avec le concours de commerçants et d’indus triels, ces simples consommateurs tentent, en ce moment, de faire revivre ce mouvement : ils enirepennent une croisade pour supprimer les invraisemblables cordons douaniers dont s en tourent tant de villes de France, Il y a beau temps que Lyon a supprimé son octroi, et cette ville ne passe point pour être mal administrée. D'autres communes ont imité son exemple et s’en trouvent fort bien. La rou tine seule a empêché Paris de renoncer d ce système archaïque : il est si facile, quand on a besoin d’argent, d’augmenter les taxes ! Nos conseillers bien pensants ne vont pas renoncer de gaîté de cœur au pressoir ! Il faut les y contraindre ! Sus à l’octroi, et vive la Ligue I POLITICUS....