Extrait du journal

partie de la Renaissance. Il n'a, pendant quatre siècles, subi aucun changement essentiel. Il consiste à faire passer un plan vertical par le corps du modèle, et à dessiner l'intersection. On a ainsi le contour. Le relief est obtenu par des ombres. De Raphaël à David, de David à Ingres,. d'Ingres à Bonnat, la convention a été respectée. Mais il est bien certain que c'est une convention, et qu'il existe toutes sortes d'autres procédés pour suggérer aux hommes, par les couleurs et par la toile, une vision de l'univers. Que cet univers peint soit toujours différent de celui qui nous est connu par les yeux, c'est l'évidence même, et l'art académique n'est pas plus ressemblant que l'art cubiste. L'un comme l'autre sont des chiffres et des algèbres. Qui a jamais vu, de ses yeux vu, dans la nature, le fond de bitume des tableaux romantiques, ou l'atmosphère d'encre de l'Enterrement à Ornans, ou l'éclairage de l'Olympia, qui ne pourrait sans doute être baignée d'une pareille nappe de lumière que si son lit se trouvait dans une galerie vitrée, ou les corps brillants et froids peints par Bonnat sur un fond de caramel, dans une atmosphère raréfiée? Les gestes mêmes ne sont pas vrais. Nous avons souvent...