Extrait du journal

DANS sa dernière pièce, jouée aux Français, M. Gustave Guiches met en scène un certain nombre de personnages qui se ressemblent tous d'une certaine manière : ils s'ennuient. Ce sont des neurasthéniques... La vie leur est devenue insupportable, parce qu'ils en ont mal usé. Mondaines exténuées par l'excès des dissipations frivoles, intellectuels affaiblis par le surmenage,; oisifs las du désoeuvrement, ils demandent la guérison de leurs maux, réels ou imaginaires, à l'isolement d'une maison de santé. Mais les habitudes prises ne les lâchent point. Ils ne peuvent se résoudre au repos qui, sans doute, les apaiserait, les sauverait. Ils s'assemblent entre eux, ils flirtent, ils dansent, ils potinent, ils continuent — inexorablement — de s'amuser... La plupart sont riches, — trop riches. Ils ignorent la bonne discipline du labeur ordonné et modéré, qui fait passer le temps, calme les nerfs et les maintient en équilibre....