Extrait du journal

d'Espagne et d'Italie envoyaient des cartels à ceux de France. Le Napolitain San Malato, tireur souple et rugissant, abondant en discours, moulé dans son maillot noir, pareil aux spadassins de l'ancienne comédie, adroit et perfide, tentait vainement de troubler le sang-froid des maîtres de chez nous. Leur fer rapide et précis arrêtait net ses bondissements et, neuf fois sur dix, sortait triomphant de la bataille. Georges Breittmayer assistait à ces joutes et s'y mêlait. D'amateur, il se haussa au rang de professionnel et prit part, non sans succès, à des assauts difficiles; peu à peu, il acquit une grande autorité. Ses charmantes qualités, la loyauté de son caractère, le vouèrent, autant que sa compétence, au rôle d'arbitre. Les gens du monde le consultaient sur des cas épineux, il essayait d'arranger les affaires, et, quand il n'y réussissait point, il n'abandonnait pas les duellistes et dirigeait le combat....