Extrait du journal

chologique». C'est l'heure qui suit la cloître du scrutin. Ils sont, à ce moment, fort émus. On le serait à moins. Leurs nerfs, exaspérés, par' les surprises, de la période électorale,., arrivent à un état de tension maladive. Ils ne tiennent pas en repos. Ils se remuent comme des rauvus en cage. Quelques-uns restent enfermés chez eux, frémissants à chaque coup de sonnette ; d'autres, moins impatients, sortent dans la rue, interrogent les passants, se mêlent à la foule, s'entendent et se voient juger. D'autres, enfin, s'assemblent, avec les membres de leurs comités, dans quelque arrière-boutique qui devient leur citadelle, leur centre d'opérations, le camp retranché où fous les renseignements aboutissent Là, accourent les messagers, porteurs de bonnes ou de fâcheuses nouvelles, là, les chiffres sont additionnés, pesés, passés au crible; là, s'ébauche le succès; là, se consomme la ruine. Les élections sénatoriales excitent un peu moins d'agitation que les élections législatives. Celles-ci sont atroces. Il y a quelques années, le hasard me fît assister à ces suprêmes-péripéties de la bataille engagée autour d'un siège de député. Le souvenir m'en est resté présent et vivant. Je vois encore le petit café blanc et or, contemporain du premier. Empire, situé à proximité des Halles; j'aperçois des hommes gesticulant parmi les nuages de fumée, et, dans un coin de la salle, le candidat, attendant, silencieux,: immobile, l'arrêt du destin. Son nom; est célèbre ; il a rendu...