Extrait du journal

J 'AI sous les yeux une lettre dont la, sincérité, la gravité et l'amère éloquence m'ont ému. Elle émane d'un soldat des bataillons d'Afrique, blessé dans les combats du Nord, aujourd'hui convalescent, prêt à repartir. C'est un écho paru chez nous qui l'a déterminé à me l'écrire. Sergines faisait allusion aux « régiments d'apaches » expédiés contre l'ennemi. Mon correspondant, M. F. W..., s'est imaginé que cette appellation méprisante visait le corps où il sert. Cela l'attriste. Il plaide la cause de ses compagnons d'armes et, naturellement, sa propre cause. « J'appartiens au 3e de marche ; et j'affirme que, parmi mes camarades, il ne s'est trouvé qu'un lâche, qui, d'ailleurs, a payé cette défaillance de sa vie. » Les autres se sont conduits vaillamment. M. F. W... cite quelques-uns de leurs exploits. « Les joyeux ont travaillé. Le 9 novembre, nous traversions l'Yser, malgré la contre-attaque allemande. Le bataillon était porté à l'ordre du jour. Le 4 décembre, il participait à l'assaut de la Maison du Passeur " Le général accueillit chaleureusement ces braves. Les mots prononcés par lui, à cette heure mémorable, les emplirent d'émulation et de fierté. « Il nous dit que, toujours, le 3e ba-...