Extrait du journal

La saison des pluies approche, quelques personnes affirment même qu'elle a commencé, et nos soldats ont accompli seulement la moitié de leur tâche. Ils se mettent en campagne lorsqu'ils devraient revenir. Cela est d'autant plus regrettable que le colonel Dodds ne peut brusquer les choses. Il est obligé, marchant dans un pays totalement inconnu, à beaucoup de prudence. II ne peut faire un pas qu'il n'ait assuré sa retraite. Il traîne enfin après. lui un matériel énorme qui retarde encore sa marche. Si le ciel dahoméen se montre clément, tout pourrait être fini en quinze jours. Si les pluies qui changent la côte des esclaves en lac de boue arrivent plus tôt, nos pauvres soldats n'atteindront Abomey qu'au prix de mille fatigues et de misères sans nom...