Extrait du journal

La marche des travaux législatifs a été encore une fois entravée, cette semaine, par les interpellations. M. Camélinat, ancien membre de la Commune de Paris, après avoir poussé de toutes ses forces à la grève des mineurs de Decazeville, a cru devoir interpeller le gouvernement sur les causes de cette grève, et le mettre en demeure d'intervenir en faveur des ouvriers. Une telle proposition, en d'autres temps, eût été accueillie par le vote d'un ordre de jour pur et simple. Mais aujourd'hui tout est changé. On a fait à cette proposition L'honneur d'une discussion en règle. Tous les orateurs qui se sont succédé à la tribune, sont venus l'un après l'autre entretenir la Chambre des droits des ouvriers, de leurs revendications et du devoir de l'Etat de prendre en main la défense de leurs intérêts. L'ennemi aujourd'hui, c'est le patron, c'est le capital : tout pour le prolétaire, tout pour le travailleur. Après avoir fait deux ou trois révolutions pour abolir les privilèges, on est en train de vouloir rétablir ces derniers au profit d'une classe. La République glisse en ce moment sur une pente fatale. Après avoir éteint dans...