Extrait du journal

« Mais la deuxième raison de ce boycottage dépasse le jugement sur mon œuvre et sur celle d’Ingrid. « Nous.ne lui pardonnerons jamais, et elle en subira les conséquences », disent-ils à Hollywood. quant à moi, ils ne me pardonneront jamais mes réalisations, s’ils ne parviennent pas à les faire oublier au public. Il ne s'agit pas d’une lutte contre moi seulement. Le cas de la cinématographie anglaise, balayée par Hollywood, est un enseignement. Hollywood essaye de se débarrasser, par l’argent, de ses concurrents, un à un. En ce qui me concerne, ils ont cru la partie facile, parce que je suis « petit » et Howard Hughes est puissant. L’argent étant à la base de toute leur mentalité, ils ne concevaient même pas que je puisse renoncer à mes droits sur la recette du film en Amérique, pour des raisons de dignité artistique. Mais ils se sont trompés et ils se sont mis dans leur tort. Ce Stromboli qu’ils représentent aux Etats-Unis, avec mon nom, je ne le reconnais pas comme mien, avec toutes les conséquences juridiques qui en découleront. Je suis la preuve vivante de la brutalité de Hollywood. Je ne m’étonne donc pas que Stromboli ait été accueilli tièdement par la presse américaine, qui d’ailleurs n’a pas manqué de souligner ma prise de position. »...