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Les Lettres françaises, 18 avril 1947

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Les Lettres françaises
18 avril 1947


Extrait du journal

= Mon père était employé à la perception de Guéret et ma mère frottait ses casseroles en cuivre. Bien sûr, je suis venu à Paris faire mon droit pour passer le concours des Contributions. J'étais en deuxième année quand on engagea à « La Bolée » une fille- à jupe et cheveux courts, courts' pour l'époque, qui chantait. rauque sans,, se forcer vu qu'elle commençait le matin avec un litre de gros, qui tache. Et j'ai d'abord fait l'amour avec el'lé, juste parce que j'en avais assez du bordel; Et, puis, on" ne sait jamais comment viennent les choses ; les exa'mens, Guéret >et l'avenir, tout ça n'était 'plus qu'une vieille photo sans importance. Et Emmeline, qui était, encore inscrite sur le registre des mœurs, me restait collée aux yeux, vous savez, comme les' fleurs du papier peint quand 'on a mal aux cheveux. Alors, j'ai mis cinq ans à devenir licencié. Puis la guerre.... '...
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À propos

Organe du Comité national des écrivains, Les Lettres françaises est un hebdomadaire français culturel fondé clandestinement en 1942 sous l'Occupation par les écrivains Jacques Decour et Jean Paulhan. S'élevant contre le régime de Vichy, le titre a pu bénéficier de la collaboration de nombreux artistes comme Raymond Queneau, François Mauriac ou Louis Aragon, qui en deviendra rédacteur en chef en 1953 avec le soutien financier du Parti communiste.

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