Extrait du journal

DANS un bel article récemment paru ici - même, Georges Mounin, abordant la question de l'avenir humain, a fort justement rappelé que la biologie moderne laisse carrière aux plus vastes espoirs quant au progrès de notre espèce. Certes, ce progrès, nous "devons l'imaginer de toute autre manière qu'on ne faisait voici un quart de siècle, alors que les esprits étaient imprégnés de ce que Guyénot a nommé « le virus lamarckien ». Nous savons aujourd'hui qu'il n'y a rien à attendre, pour l'espèce, d'une amélioration progressive des conditions d'existence : dans la mesure où la société s'organisera plus favorablement à l'ensemble des individus, ceux-ci pourront tirer un meilleur parti de leurs qualités innées, mais ils n'y gagneront pas pour cela en tant que procréateurs, puisque les circonstances de la vie individuelle ne retentissent à aucun degré sur les virtualités héréditaires. Si donc nous voulons enrichir le patrimoine humain, il nous faut envisager une intervention directe sur les germes, et Georges Mounin évoque, à ce propos, la possibilité de modifier les chromosomes, tomme on le fait d'ores et déjà chez certains animaux des classes inférieures....