Extrait du journal

L’accident de Longuyon Les responsabilités Le génie enquête le génie Nous n’avons cessé, dans ce journal, de protester contre la hâte fébrile avec laquelle était poussée la construction des caserne ments de l’Est. Nous pensions, nous pensons encore qu’aucune urgence spéciale ne légitimait cette rapidité, qu’on ne pouvait obtenir qu’au détriment de la solidité des murs et des toitures. Nous nous sommes élevés contre l’opti misme voulu et tenace du ministère de la guerre, après le voyage à Longuyon. Et c’est précisément à Longuyon qu’un triste accident amène deux décès et blesse grièvement sept soldats. L’accident est dû à l’insuffisance de la construction d’un hangar ; pour avoir voulu aller trop vite, on a bâti trop légèrement sous des toitures trop lourdes et c’est l’ab sence de tout sérieux contrôle qui a provo qué le terrible écroulement. Les services du génie ont fait merveille dit-on, et nous voulons bien le croire ; mais ici, ils sont pris gravement en défaut car ou ils ont construit le hangar, ou ils l’ont accepté, après sa construction par un entre preneur ; et, dans les deux cas, leur respon sabilité est engagée. Le ministre de la guerre a, comme il était naturel, prescrit aussitôt une enquête, mais il l’a confiée au général directeur de l’arme du génie et ce choix nous a étonnés grave ndent...