Extrait du journal

La parade La foire bat son plein. Rien n'y manque : grosses caisses et trombones, fifres et tambours ; mugisse ments d'orgues de barbarie — c'est un mot ! — pétards et détonations de tirs patriotiques ; coups de maillet sur la tête de Turc ; massacre de l'innocente noce à Thomas : rugissements de la ménage rie des fauves ; appels belliqueux des hercules, qui lancent à la foule le gani et le caleçon — l'honneur au militaire, messieurs ! — tombolas et roulettes du destin ; sueurs humaines, relents fades de fritures et de gaufres, saveur aigre lette de bonbons anglais... Cette caco phonie, on jurerait le concert (? f) eu ropéen. La parade du cirque est tout à fait symbolique. Les acteurs sont en rang d'oignon ; ils s'invectivent et se font tour à tour des politesses. Les injures et les aménités sont exessives. Cela part du queue-rou ge, qui est à droite, pour aboutir à la petite danseuse, en bonnet phrygien, qui est a gauche. Et tout ce monde-là s'a gite, crie, hurle, trépigne et recommence les courbettes les plus comiques du monde. La petite danseuse, qui n'y com prend rien, à l'air très ennuyé. Tout à coup, une gifle part... elle vient de la droite, et les acteurs se la passent, pan, pan, pan... et la gifle ar rive enfin sur la joue de la petite dan seuse, qui en est toute décoiffée, et qui continue à n'y rien comprendre. C'est un simple apologue !...