Extrait du journal

LE CHAT A LA VIE DURE Un grave problème vient d’être définitive, meut résolu ; depuis des siècles il demeurait sous la forme d’un point d’interrogation, re belle à toute solution. Il s’agissait tout simplement de savoir si le hasard ou l’adresse donnait au chat le merveillcu xavantage de tomber toujours sur ses pattes, qu’il saute d’un entresol ou de la ta batière d'un sixième étage. La science, après de longues hésitations, s’est enfin prononcée. La science dit oui, le plus affirmatif des oui. Pendant sa dégringolade, qu’elle se chif fre par secondes ou minutes, maître matou ne perd pas la tête, garde l’oeil ouvert, l’é chine souple, les pattes adroites et c’est par un sang-froid spécial à son t«-pèce, qu’au moment d arriver sur le sol, par un suprême effort de l’épine dorsale qu’il atterrit sur ses quatre pattes si élastiques et file au galop sans attendre les bravos de l’assistance. Le chat a la vie dure, affirme un dicton populaire. Ce dicton ne ment pas. En voici un excr.:nle tout récent : Un Allemand avait assommé son chat ; le voyant bouger encore, il le pend, puis l’en terre dans un trou profond. Des voisins indignés l’exhument... Mais le défunt n est pas mort, il n’a que les yeux crevés,^ les tripes à l’air et la queue coupée. . Dn îe soigne, il guérit, et son bon maître ramasse quinze jours de prison pour prouver une fois de plus qu’il y a des juges à Berlin....