Extrait du journal

est matériellement impossible, attendu que la commission du budget ne devant être nommée qu’à la fin de mai, c’est à peine si le budget pourra être prêt à discuter en août, époque ordinaire des grandes vacances de l’Assemblée. Or, quand celle-ci reviendra en novembre, c’est-à-dire deux mois après la libération, elle aura encore à faire les diverses lois constitution nelles mentionnées dans le projet des Trente, sans compter les autres questions qu’elle est obligée de régler avant sa séparation, comme le vote des impôts pour 1874, par exemple. Aussi apparaît-il généralement que cette pro position de M. Marcel Barthe n’a .pour objet que de servir de prétexte à une nouvelle cam pagne de pétitions dissolutionnistes, la der nière ayant misérablement avorté, à la grande confusion de la gauche et de ses organes. Les radicaux ont, d’ailleurs, bien choisi leur moment pour se faire valoir auprès des popu lations. On a distribué à tous les députés, avant leur départ de Versailles, le rapport de M. de Mornay, au nom de la commission des marchés sur les dépenses faites à Marseille par la pré fecture, pendant la guerre : ce document jette un jour nouveau sur les procédés des adminis trateurs, presque tous députés aujourd’hui, qui se sont succédé dans le département des Bou ches-du-Rhône et. qui ont essayé d’exercer une influence politique dans toute la région du Midi. On y voit avec quelle désinvolture les délégués des hommes du 4 Septembre ont gaspillé les fonds des contribuables. « A nos yeux, dit M. de Mornay, la plus grande partie des dépenses qui viennent d’être relevées engagent à un très hapt degré la responsabilité des administrateurs qui les ont ordonnées ou qui les ont laissé faire. Plus les pouvoirs qui leur avaient été confiés par le Gouvernement étaient illimités, moins ils auraient dû en profiter pour engager le Trésor public dans des dépenses que les besoins de la défense nationale ou la nécessité d’assurer la sécurité à l’intérieur, ne justifient pas suffi samment. > La Chambre décidera si la justice doit se prononcer sur une partie des événements survenus pendant cette douloureuse période de notre histoire. Mais quel jugement terrible peut prononcer dès à présent l’opinion publique 1 E. Guérin....