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Les Tablettes des Deux-Charentes, 12 juillet 1873

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Les Tablettes des Deux-Charentes
12 juillet 1873


Extrait du journal

Le Journal officiel constate que le Trésor a effectué, le 5 juillet, aux caisses du gouverne ment allemand, le versement de la somme de 250 millions, représentant le second quart du cinquième milliard de l’indemnité de guerre. Il n’y a de comparable à l’énormité de ces paye ments que l’exactitude avec laquelle ils ont été faits. C’est la plus forte épreuve qu’ait jamais subie le crédit d’une nation, et la France en sera sortie à son plus grand honneur. Depuis l’arrivée du shah de Perse à Paris, la politique chôme, et les journaux, comme les correspondances de Paris et de Versailles, ne nous entretiennent encore que du duel Cassagnac-Ranc et des tètes splendides offertes à Nasser-Eddin. — M. Paul de Cassagnac est revenu de l’étranger où il était allé chercher M» Arthur Ranc. M. Ranc blessé grièvement n’a pu continuer le combat, et la rencontre a été terminée. En somme, personne ri’étant mort, tout parait être pour le mieux. L’un qui, certes, avait fait ses preuves, revient avec un nouveau brevet de courage qui lui permettrait, s’il voulait, de décliner tous les cartels de l’uni vers ; l'autre, n’ayant qu’à panser son épaule, quoique battu , peut se tenir pour content. Donc, tout le monde est satisfait, môme l’hon neur ; les témoins, ses représentants, l’ont déclaré en son nom. — La promenade du shah à Versailles, la revue au bois de Boulogne ont offert un magnifique et rare spectacle. Mardi, à Versailles, les assistants étaient dans l’en thousiasme ; on a crié, plusieurs lois : Vive Mac-Mahon ! Jeudi, l’illustre maréchal de France a été acclamé par la foule, en passant devant elle pour se porter au devant du shah de Perse arrivant par l’avenue de l’Impératrice sur le terrain de la revue... A Versailles, et en voyant la foule se précipiter sur les pas du cor tège du shah, un député, M. le duc de Larochefoucauld-Bisaecia, a pu, sans être contredit par ses interlocuteurs, s’écrier : « Ne trouvezvous pas que nous avons l’air des grenouilles qui demandent un roi ?» Et nous trouvons dans Paris-Journal cette phrase significative : « Les Parisiens sont de leur nature si badauds et si curieux que, si demain on votait pour un roi, rien qu’en promettant de faire faire à ce roi une entrée triomphale par T Arc de Triomphe, il aurait certainement à Paris , ville républicaine par excellence, la majorité des voix. » Cepen dant, on annonce qu’avant le départ du shah, une convention commerciale sera signée entre la France et la Perse. L'Assemblée nationale a dû reprendre ses travaux aujourd’hui même. Des nouvelles assez contradictoires circulent depuis mardi sur les intentions du Gouvernement à l'égard de la proposition faite par le centre droit pour la nominations des maires. L'Ordre et le Français ont parlé d’efforts qui seraient faits pour amener une entente. Nous croyons, nous, à un ajournement. Comme le dit le Cons titutionnel, si le projet de loi avait été discuté avant la prorogation de l’Assemblée, le Gouver nement était assuré d’une majorité de 50 à CO voix ; mais pendant un interrègne parlemen taire de trois mois, il importe que le pays puisse garder le souvenir des 162 voix de majo rité qu’il a obtenues dans des débats récents. L’ajournement de la discussion du projet de loi électorale pourra favoriser l’entente qui doit s’établir entre une imposante majorité et le Gouvernement. Le conseil supérieur du commerce s’est réuni, mardi, pour la dernière fois, sous la présidence de M. de La Bouillerie, ministre de l’agriculture et du commerce : il a terminé l’étude des diverses propositions qui lui avaient été succes sivement soumises, soit par le Gouvernement, soit par les industriels, les commerçants et les agriculteurs. L’établissement d’impôts sur les tissus, le savon, la stéarine, la porcelaine, et d’un droit de timbre sur les journaux, telle est,...

À propos

Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.

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