Extrait du journal

comme dans les pays où elle est établie depuis de longues années, assurer l’ordre moral et matériel et permettre le dévelop pement de la prospérité publique. Après cette épreuve, tentée dans les conditions les plus dilliciles, nul en France n’a le droit de dire que la République c’est la révolution, c’est-àdire l’arbitraire et la violence du gouverne ment, l’insécurité du travail et de la pro priété. la négation des conditions normales de l’existence d’une nation.» Enfin M. Collin, député de l’Ain, qui inclinait vers la droite légitimiste, vient aussi d’adhérer publiquequement à la République... conservatrice. « La République, dit M. Collin, ne saurait être une œuvre de parti et tout le monde doit être convié à la faire. » En l'are de ce mouvement, qu’a certaine ment paralysé le voyage de M. Gambetta, la Revue des Deux-Moudcs salue la formation, au milieu de tous les partis légués et multi pliés par les révolutions, la formation par degrés d’un parti nouveau : « C’est le parti de la France, de la vraie France libérale, conservatrice, laborieuse, paisible, éclairée par ses malheurs et animée du plus sincère désir de les réparer. Ceux (pii composent ce parti sont de tous les rangs, de toutes les classes, de toutes les nuances d’opinions ; ils se rencontrent dans un sentiment unique, le patriotisme, et dans une volonté commune, celle de travailler, d’un cœur désintéressé, d’un esprit libre, à la reconstitution du pays, sans subordonner cette œuvre nationale à une préférence, à un souvenir, à une ques tion de drapeau ou de forme politique. Ils mettent au-dessus île tout la France et la liberté, et, s’ils s’attachent à la situation actuelle, au Gouvernement qui dirige, depuis un an, les affaires du pays, c’est qu’il est plus facile de décrier puérilement cette situa tion que de la changer, c’est que ce gouver nement de réparation, de bon sens, de pru dente et honnête médiation, en empêchant tous les partis de se déchirer, laisse au moins à la France le temps de respirer, de puiser dans l’expérience de ses malheurs la force de se défendre contre tous les excès qui la menacent ! C’est le Gouvernement de la France en détresse, en travail de reconstitu tion, et le parti qui se forme sur ce terrain, strictement national, est le parti de la France.» E. Guérin....