Extrait du journal

Dans sa dernière séance, le Conseil municipal de Bordeaux a formulé, à la majorité de 14 voix contre 5, sur la proposition de deux de ses membres, le vœu suivant : « Le Conseil émet le vœu que le Gouverne ment soit sollicité de revoir la décision qu’il a prise â l’égard de Bordeaux dans la nouvelle division des circonscriptions électorales, et de rétablir les choses de manière à ce que les intérêts de la cité soient directement et mieux représentés au Corps législatif. « Le conseil charge l’administration de trans mettre l’expression respectueuse de ce vœu au Gouvernement. » Cette délibération démontre, avec une nou velle évidence, ce que nous avons eu plusieurs fois l’occasion de dire, écrit la Prcsee, à savoir que la foi électorale devrait être modifiée de façon à attribuer à la loi ce qui est aujourd’hui du domaine du pouvoir exécutif. Dans les con ditions actuelles, le travail des circonscriptions se fait à huis-clos, en secret. Il ne peut être discuté qu’au moment cû le Moniteur le publie, c’est-à-tlire lorsqu’il est devenu irrévocable. Le débat public que nécessite l’adoption d’une loi offrirait au corps électoral de bien autres garan ties. Il est évident que l’administration se pla cera jamais, dans l’examen de ces questions, au point de vue que choisirait une Chambre. Lors qu’on forme un arrondissement électoral deux intérêts sont en présence : l’intérêt des candidats et l’intérêt de la localité. Ce dernier seul im porte à la sincérité de la représentation. Or, il est évident que ces intérêts pèseront d’une manière inégale suivant le lieu où ils seront discutés. L’administration sera plus frappée de tout ce qui correspond à des avantages person nels pour tel ou tel candidat. Une Chambre, au contraire, ne se laissera déterminer que par des considérations générales, et elle admettra, sur toutes ces matières, des règles dont il ne sera pas aisé de la faire se départir. Il importe donc de rendre au pouvoir législatif, ce qui est l’œuvre naturelle de législateur. Ch. Thèze....