Extrait du journal

XIV, (Suite), Le baron dit alors h sa mère qu’il avait rem pli le message dont clic l'avait chargé, mais que son insistance n’avait pas réussi, y — M. Herbault, ajouta-t-il, m’a répondu qu’il avait pour habitude de ne profiter d’aucune invitation. A ces mots, la vieille fille se redressa brusque ment, comme poussée par la détente d’un res sort ; son regard était fulgurant, sa lèvre con tractée, scs membres roidis. Elle parvint toute fois à se maîtriser, et se contenta de murmurer en fronçant les sourcils : g— Miséricorde !... il ne manquait plus que l’arrivée de celui-là!... S'il était venu, je me retirais sur-le-champ ! La violence du mouvement de mademoiselle •le Rechignevoisin n’échappa à l’attention de personne, et si l'on rie perçut point d’une ma nière distincte l’émission contenue de ce que ses lèvres articulèrent, il ne fut pas difficile d’en deviner le sens souverainement disgra cieux. 11 y eut une minute de silence et d’embarras, que Valentine se bâta de faire cesser en invi tant de sa voix calme et mélodieuse les con vives à se mettre à table, en indiquant la place destinée à chacun, scion les règles les plus strictes du cérémonial. Elle eut la précaution d’épargner, soit au «lue, soit à Félix, rie voisi nage parfois anguleux de la rigide Yseult, qui s’assit à la droite de Didier, et près de laquelle elle se plaça. Cette disposition lui offrait d’ail leurs l’avantage de pouvoir tout diriger en ai dait Georgette de son concours, car elle n’a vait pas voulu qu’une personne étrangère in tervint dans le service de cette modeste fête de famille....