Extrait du journal

ERRANTS DE NUIT (suite). Sa main toucha l’appui de la fenêtre. Le port, après le naufrage I La résurrection 1 Il se hissa, ne prenant plus souci de réprimer la plainte essoufflée qui s’échappait de sa gorge. Il saisit les deux barreaux solides. Il passa entre deux, et sauta sur le sol de sa prison. Il resta là longtemps, brisé de corps et d’àme, ha letant, broyé anéanti. H absorbait le repos avec une avidité farouche. Ses membres se collaient au sol. \ ous eussiez dit que cette masse humaine était dé sormais incapable de tout effort et de tout mouvement. Mais quand, dans le lointain des corridors, un bruit de pas se lit avec un cliquetis de clefs, Hector se leva sur le coude. H écouta. C’était bien l’Auvergnat Larchal qui venait chercher les cinquante louis et la bague. Pauvre héritage d’un homme assassiné I Vous eussiez vu les yeux d’Hector luire dans la nuit comme les prunelles d’une bête fauve. H se souleva sur ses deux mains saignantes, —puis il se dressa lentement sur ses pieds. Larchal approchait. On l’entendait grommeler je ne sais quoi. — Ces méchantes consciences parlent toutes seules. Hector s’étira. Hector monta sur le billot. H prit le barreau de fer qu’il avait scié. Il le dé barrassa de sa corde. H le brandit à deux mains. — Je suis ici par un miracle ! dit-il, redressé de...