Extrait du journal

Rien ne met en goût de parler raison comme d'assister aux ébats des fous. Cet aphorisme, découvert par le docte Erasme, est plus que jamais de saison. Il est évident que si M. Jacques Lebaudy a dit et fait, au cours de cet été mémorable, la moitié seulement des folies qu’on lui impute, son cas n’a pas besoin de plus ample diagnostic et pour peu qu’il y eût du Pourccaugnac dans son affaire, en ce temps de séquestrations fantaisistes, je lui conseillerais fort d’imiter le Suisse de Molière (voir encore Pourceaugnac), et de demeurer hors de dedans. Peut-être, cependant, en prête-l-on quelque peu, voire beaucoup, à ce grand sucrier, comme l’appelle un chroniqueur, en souvenir du petit sucrier, son frère. Ces sobriquets, imbéciles dès leur première étfttion, vous ont une ressource absolument écœurant, s’il est permis d’ainsi parler. Qu’on charge le cas de M. Jacques Lebaud, cela n’a rien d’étonnant. La presse et Monsieur Jacques ou Monsieur Jacques et la presse si vous voulez ne s’aimaient point d’amour tendre. A qui la faute ? A la presse, j’en suis fâché, mais il en faut convenir. La presse a, dans certain» affaire survenue il y a quelques années, fait preuve d’un esprit de corps exagéré, en prenant en main la cause de quelques coquins qui la déshonoraient, et dont au surplus elle fit bonne justice ensuite* lorsque leur gredinerie fut démontrée. Il y a des co3uns partout : dans la magistrature,...