Extrait du journal

Sans exagérer la signification et l’importance de l’événement, il faut cependant les noter. Il est conforme aux habitudes que les souverains montés récomment sur le trône fassent des visites en Europe et il est tout naturel que la république française ne soit pas oubliée d’eux. Avouons-le cependant, il n’y a pas longtemps encore, le voyage de Victor Emmanuel à Paris aurait rencontré quelques difficultés. La Triple-Alfiance dont l’Italie faisait et fait encore partie, avait alors un caractère nettement agressif contre nous et ce n’est pas la politique italienne qui aurait pu être de nature à en atténuer le danger. Si indous rappelons aujourd’hui ce passé, c’est parce qu’il fait contraste avec le présent. Il semble déjà loin de nous. Sans oublier que l’Italie continue d’appartenir à la Triple-Alliance, il est permis de dire qu’elle y apporte un esprit nouveau dont il ne semble plus que nous devions prendre ombrage. Le -temps est passé où elle était un élément d’excitation contre la France. Et sans doute, s'il en est ainsi, c’est qu’on est «arrivé à Rome à une conception différente des intérêts italiens ; mais comme «nous ne pouvons pas attendre d’un pays quelconque le sacrifice de ses intérêts, nous devons savoir gré à l’Italie d’avoir enfin recherché les points par lesquels les liens se rapprochait des nôtres et d’avoir fait un effort de bonne volonté pour les concilier avec eux. Cet effort n’a pas tardé à devenir efficace ; nous étions séparés que par des malentendus....