Extrait du journal

* Il est cependant douteux que le parti conservateur dans son ensemble se laisse séduire par Je mirage d’un immense succès électoral obtenu au prix d’un changement aussi radical dans les relations entre les sexes. La perspective d’un prolongement indéfini des réunions électorales dans les salons et au foyer domestique n’a rien de séduisant pour les Anglais, aujourd’hui quelque peu revenus du parlementarisme, de ses pompes et de ses oeuvres. Il y aurait là un « saut dans les ténèbres » infiniment plus dangereux que la réforme ainsi caractérisée par lord Derby. Même en admettant avec le marquis de Salisbury que les femmes aient généralament des sympathies conservatrices, il ne s’ensuit pas nécessairement que ces sympathies soient toujours agissantes. Dans une lettre adressée à un homme d’Etat conservateur, M. Goldwin Smith, ancien professeur à l'université d’Oxford, se déclare persuadé que l’expédient imaginé par le marquis de Salisbury tournerait au profit du radicalisme, les femmes conservatrices n’ayant aucun goût pour l’agitation politique, tandis que les femmes professant des opinions avancées mettraient toute leur énergie au service de la révolution. En Amérique, ajoute M. Goldwin Smith, le suffrage des femmes a été condamné par l’expérience. Dans l’Etat de Ne brasa les femmes ont perdu le droit de vote que leur avait accordé la Constitution, et dans le territoire...