Extrait du journal

Le Courrier français publie un article remarquable, que nous croyons devoir reproduire : Ceux qui ont étudié la physionomie des populations départemen tales, ceux qui ont pu juger hier de l’accueil fait au président de la république sur les boulevards parisiens, ceux qui savent combien de passions mauvaises se remuent encore dans la foule, ceux qui ont entendu les masses protester contre toute ambition personnelle, tous ceux là savent s'il est possible de trouver ailleurs que dans les volontés du pays, et dans la fusion des partis conservateurs, la sta bilité de l’avenir, qui est le bqi de toutes les espérances. Ailleurs, des avertissement^ suprêmes sont donnés. Un vieux roi meurt en recommandant à sa t ignée princière de s'incliner devant le principe qui lui manquait A peine il a proclamé que l’union est la loi du salut pour tous, la Providence lui ferme la bouche, et elle ouvre sa tombe pour rendre plus majestueux et plus solennels sa dernière pensée et son dernier vœu. Noble fin, noble et digne repentir d’une grande existence ! A Wiesbaden, un jeune homme plein d’ans et d’avenir, la descen dant des rois, le représentant du principe gouvernemental d’où la France est sortie puissante et radieuse, le comte de Chambord s’oublie pour ne songer qu'aux maux de la patrie : Avant ton», s’écriet-il, il faut sauver la patrie ! La mort du vieillard et la vie du jeune homme sont conformes aux intérêts de la conciliation nationale, l.a fierté de l’un et l’ardeur de l’autre fout abnégation d’elles-mêmes pour ne songer qu’au pays. Ici des périls visibles, ici un cercueil éloquent ; là-bas, à Wies baden, des paroles et des réceptions calmes ! tout indique aux clair voyants ce qu’ils doivent croire et ce qu’ils doivent faire. En présence de tant de dangers, en présence de tant de faits significatifs, toute division serait de la démence. Les expériences ont eu lieu partout: Claremont en deuil, Wiesba den visité par la France, la France visitée par son premier magistrat, tout proclame la nécessité de l’union pour comprimer l’anarchie, et lu nécessité de l’union pour sortir du provisoire révolutionnaire. Ou lit dans le même journal : Le Bulletin de Paris suppose qu’après avoir répondu à la ques tion République ou Monarchie , la France n’en serait pas plug avancée, et qu’il lui faudrait passer par une innombrable quantité d’autres appels au peuple pour arriver à un résultat définitif. Cette espèce de filière dont parle le Bulletin de Paris n’existe que dans son imagination. Deux appels au peuple, l’un résolvant la question République ou Monarchie, l’autre acclamant un prince, suffiraient pour constituer la nouvelle France....