Extrait du journal
Nous recommandons les lignes suivantes, que nous em pruntons à l’Indépendant de l’Ouest, aux méditations sérieuses de ceux de nos amis et de tous les hommes de bonne foi, dont une fausse interprétation on d’adroits sophismes ont égaré le jugement sur l’opportunité et l’urgence d’une mesure qui, en sauvegardant dans le u entier les droits préexistants et inalié nables de la monarchie légitime,nous semblait ouvrir seule une voie de salut à la France. Nous avons pensé que si des considérations auxquelles nous croyons devoir céder, imposent momentanément silence à nos convictions, c’était du moins pour nous un devoir de cons cience ei de loyauté, de faire connaître sur quels principes et sur quelle puissance de raison elles s'appuyaient. VIndépen dant de l’Ouest, que nous sommes heureux de pouvoir citer, s’en rend aujourd’hui le fidèle organe r « Par l’appel au peuple, vous *eiîez les droits de Henri V en question. » Ainsi raisonnent de braves gens sans prendre la peine de réfléchir. » Non, nous ne mettons pas les droits de Henri V en question. Ces droits existent ou ils n’existent pas. S'ils existent, le peuple ne peut pas les créer, il ne peut que les reconnaître Le peuple n’est que le tribunal devant lequel nous portons ces droits. Il ne lui est pas donné de faire on de ne pas faire que Henri V soit ou ne suit pas le représentant actuel d’un principe qui a gouverné la France pendant huit siècles. Mais ce principe a été renversé; c’est un fait que vous êtes bien forcés de reconnaître vous mêmes; il faut donc bien que les droits de Henri V soient rétablis par quelqu’un; nous voulons, nous, que ce soit par la France elle-même, pour qu'il n’y ait ni secousse, ni effusion de sang, ni malheur public, et parce que nous croyons que c’est là le moyen de restauration à la fois le plus sûr et le plus digne. Les droits de Henri V sont aujourd hui mé connus comme le furent à une autre époque ceux de son immortel aïeul Henri IV ; le Bé «mais, pour les rétablir, que fit-il ? uu appel au peuple, au peuple armé de piques et d’épées; aujourd’hui nous vivons en d’autres temps; les questions ne se tranchant plus de la même manière, nous voulons en appeler au peuple, armé seulement de bulletins, afin de lui éviter les horions. » Mais si vous succombiez ? nous objectera t on peut-être. Eh bien ! Henri V se trouverait exactement dans la même position où Henri IV se serait trouvé, s’il n’avait pas triomphé, avec celle seule d flerence qu’on n’aurait pas une goutte de sang versé, pas une égratignure à lui reprocher. Henri V ne cesserait pas d’être ce qu’il est aujourd’hui, ce qu’il est malgré deux révolutions, le représentant du principe de l’hérédité royale ; et la France, après comme avant, serait toujours maîtresse de déplorer son erreur et de la réparer. La France resterait ce qu’elle est depuis vingt ans, en état révolu tionnaire, veuve de son gouvernement traditionnel, gouvernée par des pouvoirs toujours révocables. En effet, en repoussant la monar chie légitime, en refusant ainsi de reconnaître des droits préexistants, des contrats antérieurs, la nation déclarerait par là même que son caprice est la seule iègle, que sa souveraineté ne peut être aliénée, et que son pouvoir constituant dominera tout gouvernement émané de sa volonté. » Au contraire, en se prononçant pour la monarchie légitime, le peuple reconnaîtrait l’inviolabilité du principe de l’hérédité, l’exis tence d’une autorité constituée et consacrée par la tradition; il re connaîtrait qu’il est des principes dont une société ne doit pas s’é carter, des droits primordiaux qui survivent à tontes les révolutions ; i! ferait par conséquent abdication de son pouvoir constituant. Qu’on ne vienne donc pas nous dire qu’accorder au peuple qu’il dépend de lui de restaurer la Royauté, c’esl lui accorder qu’il dépendra de lui de la renverser ! Qu’on ne vienne pas nous dire que la restaura tion faite par l'appel au peuple serait sans solidité et ne s’appuie rait que sur le sable mouvant delà volontépopniaire. Eh mon Dieu ! tout cela ne pourrait-il pas être répondu, ai c bien plus de raison, aux chercheurs de solutions, qui veulent tout, excepté l’appel au peuple? Supposez que Henri V revienne pai une acclamation de la cipilale, par un coup de main, par une insurrection, par un vole parlementaire, par une combinaison de bargvaves, est-ce que de-...
À propos
Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.
En savoir plus Données de classification - henri v
- henri iv
- guizot
- dumon
- j.-j. rousseau
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