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L’Hermine, 11 juillet 1845

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L’Hermine
11 juillet 1845


Extrait du journal

MOEURS PUBLIQUES. Nous avons parlé, dit la Quotidienne, avec toute la ré serve que commande la pudeur publique, d'un événement dont Paris était, dont il est encore tout occupé. On s'at tendait à un grand procès devant une juridiction excep tionnelle. L'affaire est arrangée. Un haut fonctionnaire de l'ordre de choses qui, au temps où il était ministre, n’a jamais eu un goût bien prononcé pour la politique de conciliation, a obtenu, dit-on , le désistement de la partie plaignante. 11 n’y aura donc point de procès. MM. les pairs ne seront point retenus à Paris après la clôture de la session. Le jugement de l’opinion publique sera toute la justice. Nous ne regrettons pas le silence que nous avons gardé sur un scandale privé. En voici un qui est public, cl qu’il est impossible de couvrir d’un voile. Il atteste ce que nous disons quelquefois, que le pouvoir doctrinaire a besoin des vices publics; il sent qu’il ne peut s’affermir que dans la boue. Voici ce qu’on lit dans Y Echo de l'Aveyron : « Dans une ville voisine, chef-lieu de departement, vient de se former une société de jeunes gens appartenant à toutes les classes (je me trompe, la classe du peuple n’a pas en core perdu le sens moral), à toutes les opinions politiques. Quel est le but de cette réunion composée d’éléments si hétérogènes ? S’agit-i! uniquement de polker et de fumer ? d’étudier ensemble ces nobles sciences, unique bagage universitaire, d’après Timon, de nos jeunes bacheliers ? Non; cela serait seulement déplorable, ignoble ; ce quo nous allons dite est tout bonnement infâme. » La société a pour unique but de fonder dans la cité une espèce de tour de Nesle;.... point de vaine pudeur de mots.... une maison de débauche élégante et fashionable ! » Les ressources locales étaient, grâce à Dieu, insuffi santes; des agents diplomatiques ont été chargés de négo cier dans une grande ville l’envoi d’une colonie de femmes perdues, détachée de la maison-mère cl dirigée par une espèce de supérieure, qui doit prendre la gouverne de cctto abominable succursale. » L’autorité locale a été avertie par les associés; çlle a promis, sinon son concours et son appui, tout au moins sa tolérance....

À propos

Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.

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